Friday, July 8, 2011

Back in 2007, in the early days of this blog, Yvain Dewaele sent me a terrific account of Serbian writers he admired.  I then expected to be moving to Wordpress in the next week or so, having been thwarted by Blogger's failure to provide what's known in the trade as a fold - a device permitting one to publish part of a post on the front page of the blog, the rest available to anyone who clicked on Read More.  So this excellent post went over to the Wordpress blog; day followed day, week followed week . . . and sloth prevailed.  PP was still on Blogger, and went on being on Blogger . . .

Who, in the fullness of time, introduced a fold feature! Ha ha! 

I like Wordpress better for all kinds of reasons; sloth being what passes for a work ethic at PP, we seem unlikely to move any time soon, so I now reintroduce this excellent post.

En ce qui concerne les auteurs serbes. J’ai découvert Branimir Scepanovic avec son recueil de nouvelles “La mort de Monsieur Golouja”. Ce sont des nouvelles assez noires, écrit dans un style vif et le plus souvent sans fioritures. Son chef d’oeuvre est “La bouche pleine de terre”, qui en moins d’une centaine de pages en dit plus sur l’humain que des bibliothèques entières…
 


“La bouche pleine de terre” a une double narration: un paragraphe sur deux est écrit en italique et décrit, à la troisième personne, le retour d’un homme malade dans les forets de son enfance, où il a l’intention de se donner la mort. Les autres paragraphes sont écrits normalement, à la première personne du pluriel, et ce sont deux amis qui partagent un week end de chasse et de pèche, en communion avec la nature. Dès le début de la nouvelle, ces trois personnages vont se croiser, de loin. L’homme malade, qui veut etre seul, s’enfuit plutot que d’aller les voir. Les deux chasseurs se doutent que l’homme a un probleme et décident de le rattraper pour lui proposer de l’aide. Tout le reste du texte décrit cette course, qui au fur et à mesure, se transforme en chasse à l’homme. Car les poursuivants vont passer par tous les sentiments: l’envie d’aider, l’empathie, puis la frustration, la colère et enfin la haine… Au fur et à mesure de la course, ils croisent des gens qui, sans trop savoir pourquoi, vont se joindre à eux pour rattraper cet homme qu’ils ne connaissent pas… C’est un texte très fort, je me rappele en avoir fini la lecture complètement groggy et à bout de souffle…
Svetislav Basara est aussi un grand auteur serbe d’aujourd’hui. Ses textes sont soit des nouvelles soit de courts romans. L’absurde est son royaume: dans “le miroir félé”, le personnage principal se rend compte que l’homme ne descend pas du singe, mais du néant, ce qui va bouleverser sa vie de façon délirante. Dans le recueil “Phénomènes” toutes les nouvelles visent à prouver qu’un pays nommé “Falseland”(le pays des faussaires) contient une mini société où on invente l’histoire du monde: Christophe colomb n’aurait jamais découvert l’Amérique, car l’Amérique n’existe pas, au même titre que Freud ou Marx, qui sont de pures inventions made in Falseland… Vous imaginez jusqu’où ça peut aller. C’est à la fois très drole et ça donne beaucoup à réfléchir…

Enfin, il y a Milorad Pavic, dont je commence à peine à découvrir l’oeuvre, mais qui me plait énormément… Lui joue énormément sur la forme: Dans un de ses livres, les chapitres s’imbriquent les uns les autres en suivant les arcanes du tarot et en en reprenant les illustrations; dans un autre, chaque chapitre tourne autour d’un mot qui fait lui même partie d’un gigantesque jeu de mots croisés. Un autre contient deux nouvelles de cent pages, la premiere qu’on lit à l’endroit, et l’autre, qui se passe plusieurs siecles plus tard, en retournant le livre. les deux nouvelles finissent par se rapprocher et se répondent l’une l’autre…

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